Ça y est. Les compagnies aériennes et ferroviaires viennent de lancer leurs campagnes de communication. Pour obtenir les meilleurs tarifs (et être sûr d'avoir une place), c'est maintenant qu'il faut réserver. Si certains d'expats comptent rentrer au pays pour les vacances de fin d'année, d'autres en profitent pour voyager dans le pays d'expatriation ou dans un autre pays. Que vous soyez salarié ou non, organisation et préparation seront vos meilleures alliées. Guide pratique pour bien planifier vos vacances de fin d'année.
Pouvez-vous poser vos congés ?
C'est la première question à vous poser si vous êtes salarié expatrié. À chaque pays sa législation. Le très libéral système américain ne prévoit aucune loi fédérale obligeant l'employeur à vous octroyer des congés payés. Il faudra donc négocier pour vous offrir quelques jours de repos. À contrario, le principe des congés payés est inscrit dans les droits allemand (20 jours ouvrables minimum), suisse, australien (4 semaines par an, en général), émirati (30 jours calendaires par an)…
Deuxième question à vous poser : comment votre entreprise gère-t-elle les demandes de congés de fin d'année ? En France, les salariés ont plutôt tendance à vouloir leur repos de Noël. La Direction française de l'animation de la recherche, des études et des statistiques confirme que près de 50 % des salariés prennent leurs congés durant les fêtes de fin d'année. Si la loi autorise bien entendu les congés payés, c'est à l'employeur de les organiser. Dans certains secteurs, les vacances de fin d'année ne correspondent pas à une pause, mais à un pic d'activité. D'autres secteurs, comme la santé sont sous tension toute l'année.Â
Pour être sûr de profiter de vos vacances, négociez en amont avec votre employeur. Gardez à l'esprit que vous ne pourrez pas toujours avoir les dates de votre choix, surtout si les activités de votre entreprise continuent ou augmentent en fin d'année. De nombreuses sociétés ont mis en place des roulements permettant aux équipes de pauser une année sur deux des congés en fin d'année.
Expatrié indépendant : comment prendre vos congés ?
Contrairement aux idées reçues (qui voudraient que l'expat entrepreneur soit en vacances toute l'année), les indépendants ont plutôt tendance à travailler non-stop. Qu'ils soient expatriés ou pas, beaucoup hésitent à prendre des congés. Les raisons sont multiples : crainte de perdre des clients, de perdre des revenus, baisse ou hausse du chiffre d'affaires, etc.Â
Or, tout travailleur a besoin de repos. Pour être sûr d'avoir vos vacances, planifiez vos vacances. Déterminez cette période de pause avec autant de sérieux que vous le feriez pour un gros contrat. Analysez la forme que prendront vos congés selon votre activité. Si la fin de l'année représente un pic pour vos affaires, décalez vos congés après les fêtes : vous profiterez des promotions de l'arrière-saison. Si, au contraire, la fin de l'année rime avec baisse d'activité, prenez des vacances. Si vous vous situez dans un entre-deux ou si votre activité nécessite une veille, vous pouvez opter pour des « semi-vacances » : quelques heures ou jours de travail dans la semaine et repos le reste du temps, par exemple.
L'important est de vous organiser assez à l'avance pour visualiser votre travail et avertir vos clients. Travaillez-vous avec des clients étrangers ? Devez-vous gérer plusieurs fuseaux horaires ? Vos clients auront-ils besoin de vous en fin d'année ? Tout se négocie. Prévenez vos clients que vous comptez lever le pied. N'oubliez pas d'ajouter un message d'absence sur votre répondeur et votre e-mail. Présent sur les réseaux sociaux et Internet ? Pour ne pas disparaître, pensez à planifier vos articles, billets de blogs et posts. Il existe de nombreux widgets pour vous aider à être présent sur Internet sans être derrière votre écran.Â
Planifier la déconnexion totale ou partielle
Salariés et indépendants, les expatriés se rejoignent sur un point : la difficulté de se déconnecter. Bien qu'en vacances, et malgré le paramétrage de leurs appareils (messages d'absence, posts planifiés, etc.), ils se surprennent à répondre à des e-mails, à effectuer des recherches pour le collègue ou le client… Ces petites tâches de quelques minutes se transforment vite en grands travaux de plusieurs heures.
Là encore, un petit détour par la législation du pays d'accueil est fortement conseillé. De plus en plus de pays comme l'Espagne, la Belgique, l'Italie, ou plus récemment l'Australie, ont inscrit le droit à la déconnexion dans leur législation. D'autres, comme les États-Unis et la Suisse, craignent que ce droit restreigne la flexibilité. Entre les deux, de bonnes pratiques à instaurer dans l'entreprise.Â
Votre pays d'expatriation a-t-il légiféré sur le droit à la déconnexion ? Quelles sont les pratiques de votre entreprise ? Vos supérieurs et collègues ont-ils l'habitude de vous contacter en dehors des heures de travail ? Quelle est votre attitude en la matière ? Selon vos réponses et votre poste dans l'entreprise, il vous sera possible de planifier une déconnexion totale ou partielle. Si vous êtes indépendant, la question se posera plutôt entre vos clients et vous, en fonction de votre activité.
Budgétiser vos vacances de fin d'année
Vous avez réussi à décrocher vos vacances de fin d'année et à organiser la vie dans l'entreprise (ou la vie de votre entreprise) pendant votre absence. Reste à organiser concrètement vos vacances. Certains pensent que les expatriés n'ont pas besoin de partir, puisqu'ils sont déjà à l'étranger. C'est oublier que « l'étranger » est devenu votre nouveau chez vous.Â
Commencez par élaborer un « plan vacances » en fonction de votre budget : voyage seul, en famille, entre amis ; voyage dans la région, le pays d'accueil ou un autre pays ; voyage en bus, voiture, train, avion ; logement en hôtel pas cher, de luxe, en auberge de jeunesse, chez la famille, en colocation, etc. Dans l'idéal, bouclez votre plan vacances dès que vos dates de congés sont arrêtées. Le conseil vaut surtout si vous comptez prendre le train, l'avion et réserver un hébergement. En fin d'année, tout est complet et tout coûte cher. Il existe certes de bonnes affaires de dernière minute, mais il est plus prudent de réserver au bon moment.
Vous avez un budget serré ? Pensez aux « mini road trip » urbains ou en zone rurale : vous partez pour une journée ou un week-end d'aventure dans votre ville ou la province d'à côté, puis revenez dormir chez vous. C'est une autre manière de découvrir votre ville d'expatriation. Pensez aussi à l'échange de logements. Toujours tendance, cette solution vous permet de loger gratuitement chez l'habitant tout en profitant de vos vacances.Â