L'un des pays les plus affectés au monde par la pandémie de coronavirus, l'Inde a mis en place une série de règlementations strictes. Si vous souhaitez toutefois vous y expatrier après la crise, voici ce à quoi vous devez vous attendre en termes de conditions d'entrée et de visas, d'emploi, de logement et de mode de vie.
Quelles sont les conditions actuelles et les formalités pour entrer en Inde ?
Le gouvernement indien a mis en place des restrictions de voyage strictes pour les ressortissants de nombreux pays. A titre d'exemple, les voyageurs en provenance de la Corée du Sud et de l'Italie doivent être en possession d'un certificat de négativité à la COVID-19 émis par un laboratoire agrée dans leur pays d'origine. A l'arrivée, tous les voyageurs sont obligatoirement conduits en quarantaine pour une période de 14 jours. Des dispositifs de dépistage, y compris la prise de température, ont également été placés à tous les points d'entrée en Inde. Qui plus est, les voyageurs sont tenus de fournir un formulaire comprenant leurs coordonnées aux officiers de la santé et de l'immigration. A savoir que ce formulaire est également requis lors de certains vols domestiques à travers l'Inde. Ils doivent aussi indiquer les pays dans lesquels ils ont voyagé avant de se rendre en Inde. Tout voyageur présentant des symptômes de COVID-19, comme la fièvre, sera conduit en isolement pour des examens médicaux plus avancés. Retrouvez plus d'informations sur le site du .
Y a-t-il eu des changements relatifs aux visas récemment ?
Tous les ressortissants étrangers qui se trouvent actuellement en Inde et qui n'ont pas la possibilité de quitter le pays sont tenus de renouveler leur visa sur le . Sachez que le renouvellement des visas de fait gratuitement pendant la crise de COVID-19. Il est recommandé de ne soumettre qu'une seule demande pour éviter que le traitement des dossiers prenne plus de temps. Il est toutefois déconseillé aux ressortissants étrangers de se rendre physiquement aux bureaux du FRRO pour présenter leur demande. D'autre part, certaines catégories de voyageurs sont autorisés à entrer en Inde, comme les détenteurs de visas d'affaires, les professionnels de la santé (y compris les chercheurs, ingénieurs et techniciens) à condition d'être en possession d'une lettre d'invitation émise par un établissement de santé, une société pharmaceutique ou une université accrédités et reconnus en Inde, de même que les spécialistes, ingénieurs et managers voyageant pour le compte d'une entreprise étrangère basée en Inde, entre autres. Ces derniers sont toutefois tenus de demander un visa auprès des représentations indiennes dans leur pays d'origine. Les détenteurs de visas d'affaires à entrées multiples doivent, quant à eux, faire valider leur visa à nouveau, leurs précédents visas électroniques étant à présent invalides.
Sera-t-il difficile de trouver un emploi en Inde après la crise ?
Après la crise de COVID-19, il sera encore plus difficile de trouver un emploi en Inde en tant qu'expatrié. Alors que des millions de personnes ont déjà perdu leur emploi depuis le début de la crise, l'on s'attend à davantage de licenciements durant les prochains mois. Le tourisme et le voyage, l'aviation, le commerce au détail, la restauration, la métallurgie, la fabrication automobile, ainsi que l'industrie des médias et du divertissement sont les secteurs les plus touchés par la crise. En revanche, d'autres secteurs, comme ceux de la finance, des TIC et de l'éducation informatique, semblent avoir mieux résisté à la crise. Si des réductions salariales ont été constatées dans la plupart des secteurs, il n'empêche que de nombreuses entreprises continuent de recruter, en particulier dans les grandes villes. C'est d'ailleurs ce que révèle une récente étude réalisée par le Centre For Monitoring India Economy (CMIE). En effet, en juillet 2020, le nombre de recrutements a franchi la barre des 35% même s'il s'agit d'un taux inférieur par rapport aux recrutements réalisés avant la crise.
Comment le système de santé indien a-t-il réagi face à la crise ?
Compte tenu de son faible taux d'investissement dans le secteur de la santé, l'Inde est un pays fortement vulnérable à la pandémie de coronavirus. Des milliers de nouveaux cas de COVID-19 sont rapportés au quotidien et les hôpitaux sont si bondés que les nouvelles admissions dans les hôpitaux désignés deviennent de plus en plus compliquées. Pour une population de 1,3 milliards d'habitants, le pays ne compte que 1,9 millions de lits, 95 000 unités de soins intensifs et 48 000 systèmes de ventilation, selon une étude réalisée pat le Center for Disease Dynamics, Economics & Policy de l'Inde avec la collaboration de l'université de Princeton. A titre d'exemple, Mumbai, la capitale, dispose de 9 092 lits dans des hôpitaux dédiés, dont la grande majorité sont déjà occupés, de même que les unités de soins intensifs. D'autre part, le système de santé indien fait face à une pénurie de main-d'œuvre depuis de nombreuses années, ce qui explique sa difficulté à répondre à la demande grandissante de soins relatives à la COVID-19. En effet, on compte en Inde un médecin pour 11 082 patients, selon un rapport publié par le ministère de la Santé en octobre 2019.
Qu'est-ce qui a changé par rapport aux écoles et aux universités ?
Comme c'est le cas de la plupart des pays, l'enseignement à distance est la nouvelle norme en Inde. Il n'empêche que dans un pays qui compte plus de 320 millions d'étudiants, moins de 25% de la population nationale dispose d'une connexion internet. Dans les grandes villes, moins de la moitié de leurs populations a accès à internet, ce qui est compromettant pour l'enseignement à distance. Il n'empêche que de nombreuses écoles et institutions en Inde ont déployé les grands moyens pour s'assurer que leurs étudiants puissent poursuivre leur scolarité à distance. Pour ceux qui n'ont pas d'ordinateur à domicile, des groupes Whatsapp ont été créés pour le partage de notes et de vidéos relatives à leur programmes scolaires respectifs. Si aucune date n'a encore été retenue pour la réouverture des écoles et des universités en Inde, on laisse entendre que la reprise se fera de manière progressive. En premier lieu, seuls les chercheurs seront admis sur les campus universitaires après la crise. Les autres étudiants seront admis, par la suite, de manière progressive. Une liste de choses à faire et à ne pas faire a également été élaborée par la University Grants Commission avec la collaboration des enseignants, parents et étudiants. Les admissions devraient également se faire en ligne pour éviter aux étudiants de se rendre sur place en personne lorsqu'ils ont accès à internet à domicile, ce qui devrait également faciliter l'inscription des étudiants étrangers. Rappelons que le pays, qui compte actuellement quelque 48 000 étudiants étrangers provenant essentiellement du Népal, de l'Afghanistan, du Bangladesh, du Soudan, du Bhoutan, du Nigeria et des États-Unis, ambitionne à accueillir au moins 200 000 étudiants étrangers par an au cours des prochaines années.
Comment se porte actuellement le marché immobilier ?
La crise de COVID-19 a pratiquement mis un frein au secteur de la construction en Inde, ce qui a eu un impact considérable sur le marché immobilier indien. La fermeture des frontières rend encore plus difficile la reprise des activités, ainsi que les investissements immobiliers. Il est aussi intéressant de noter que la panique a mené à une baisse relative des prix de l'immobilier par rapport au début de l'année. Le faible taux de demandes est en train de pousser les propriétaires de biens immobiliers à revoir leurs prix à la baisse. Aussi, le lancement de nouveaux projets a été renvoyé à plus tard, même s'il est encore difficile de se prononcer sur les dates. A ce stade, impossible de dire si les prix de l'immobilier vont se stabiliser à nouveau au cours des prochains mois, d'autant que des baisses importantes ont été notées entre 2018 et 2019, particulièrement dans les grandes villes indiennes. D'ailleurs, selon le cabinet Knight Frank, une baisse de prix de l'ordre de 5% est attendue d'ici la fin de l'année à Mumbai. Rappelons que le marché immobilier indien contribue à hauteur de 6% au Produit intérieur brut (PIB) indien qui, à son tour, devrait connaître une baisse de 5% cette année selon les prévisions du cabinet Goldman Sachs. Il est toutefois intéressant de noter que suite à la baisse du taux directeur, les intérêts sur les prêts bancaires sont actuellement à leur plus bas depuis des années. Si vous avez toujours rêvé de faire l'acquisition d'un bien immobilier en Inde, c'est peut-être le moment de saisir votre chance, à condition d'y être déjà installé.
La crise a-t-elle eu un impact sur le coût de la vie en Inde ?
En Inde, ce sont surtout les prix des médicaments qui sont montés en flèche en raison d'une pénurie. Compte tenu des réductions salariales depuis le début de la crise, les habitants font également face à la perte de leur pouvoir d'achat, particulièrement en ce qui concerne l'achat des aliments, y compris le fromage, le poulet, les fruits et les légumes, entre autres.
Qu'en est-il du mode de vie ? Qu'est-ce qui a changé depuis le début de la crise ?
Il est clair que la crise de COVID-19 a entraîné de nombreux changements en Inde en termes de mode de vie. Compte tenu du nombre grandissant de cas et de décès au quotidien, l'importance d'adopter de nouvelles habitudes en termes d'hygiène se fait plus que jamais ressentir. Aujourd'hui, on se lave régulièrement les mains et les gels hydroalcooliques sont largement disponibles. Le port du masque et la distanciation sociale sont fortement recommandés. Les autorités indiennes ont également lance une vaste campagne de sensibilisation et de prévention. Qui plus est, il est désormais interdit de cracher en public ! Toute personne qui ose défier cette loi risque des pénalités. Comme indiqué plus haut, l'enseignement à distance est la nouvelle norme. Les salariés, en particulier ceux qui travaillent dans le secteur des TIC, sont également encouragés à travailler à distance afin de réduire les risques de contamination. Les gens sortent moins et passent plus de temps en ligne, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur des sites comme YouTube et Netflix.
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