Mon point de vue est que les Colombiens sont incroyablement individualistes. Ils privilégient leurs intérêts personnels a l’intérêt général. Une partie des Colombiens croient au dicton « el vivo vive del bobo ». Le futé vit aux dépends de l’idiot. Mais comment peut-on arriver à ce que le plus malin puisse faire ce que bon lui semble ?
De manière générale, le Colombien se méfie de tout et tout le monde, il ne fait pas confiance, en dehors d’un cercle très fermé qui se résume en général à la famille (et pas toute la famille).
Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que la Colombie est un pays violent avec un niveau de crimes élevés, ce qui renforce encore plus la méfiance envers son prochain, qui pourrait être, qui sait, un criminel.
Donc, lorsqu’une personne agit de manière individualiste, les Colombiens hésiteront à se plaindre, de peur de contrarier une personne influente, capable de leur attirer des problèmes.
Et c’est comme ça que la phrase préférée des Colombiens dans ce genre de situation est « usted sabe quien soy yo ? » Vous savez qui je suis ? Et même s’il n’est personne, il utilisera cette phrase comme intimidation.
Donc, en gros, au plus on a une position influente en Colombie, au plus on peut faire ce que l’on veut. On remarquera que ce sont les voitures luxueuses qui se permettent le plus d’incivilités au volant (bus et taxis mis a part). Dans le quartier, le gars qui se permet de bloquer la rue avec sa voiture, c’est celui sur de son influence pour que personne ne le dérange.
La courtoisie et la bienveillance est parfois vue comme une faiblesse. Y compris dans le monde du travail. Un patron sympa, et 90% du temps, les employés en profiteront. El vivo vive del bobo. Si le boss est bienveillant, il est faible, c’est un bobo, je peux donc en profiter (sinon je suis moi-même un idiot de ne pas en profiter).
Il ne faut pas se tromper, sous des couverts souriants, joyeux, et même amicaux, la société Colombienne est dure et violente. Je pense que les choses sont en train d’évoluer peu à peu. Ces dernières élections d’octobre 2019 ont démontré une volonté de changement, de voter pour des gens honnêtes et libres. On peut espérer que les Colombiens récupèrent un peu d’espoir et de respect pour la politique, avec des élus plus intègres, et que finalement, on ne pourra plus, dans le futur, terroriser son voisin sous prétexte que l’on a une quelconque influence.