L'approvisionnement alimentaire est un enjeu crucial pour Maurice, une île qui doit importer une grande partie de ses denrées. Cette semaine, la pénurie d'œufs sur le marché local a fait couler beaucoup d'encre et la hausse des prix quasi-constante de ces derniers mois ne cesse d'inquiéter les consommateurs. La fermeture du Canal de Suez met en lumière la vulnérabilité de l'île face aux perturbations globales. La question se pose : comment les Mauriciens et les expatriés peuvent-ils s'adapter à cette volatilité et assurer leur sécurité alimentaire ?
L'approvisionnement de fruits et légumes est en ce moment perturbé à l'île Maurice à cause de la fermeture du Canal de Suez. Depuis plusieurs mois, la hausse des coûts de fret avait déjà causé une hausse des prix, notamment des produits alimentaires dans les supermarchés. En effet, les îles sont souvent bien plus à la merci des importateurs et de l'actualité mondiale dans le cadre de l'approvisionnement alimentaire. Et l'île Maurice n'est pas une exception. Maurice dépend fortement des importations pour satisfaire ses besoins alimentaires, et les fluctuations des prix internationaux ou encore les coûts de transports maritimes affectent directement les coûts locaux. Alors, la situation est-elle vraiment critique ? Et comment faire si l'on est expatrié ou l'on souhaite s'expatrier sur l'île ?
L'impact de la fermeture du Canal de Suez
En début d'année, la fermeture du Canal de Suez a créé un goulot d'étranglement dans les chaînes d'approvisionnement mondiales, retardant l'arrivée de nombreux produits essentiels. Pour Maurice, cela a signifié des rayons de supermarchés moins fournis et des prix en hausse pour les fruits et légumes. Les coûts de fret, déjà en augmentation, ont exacerbé cette situation, rendant encore plus difficile l'accès à des produits alimentaires abordables.
Dépendance aux importations et fluctuations des prix
Maurice importe environ 70% de ses denrées alimentaires, rendant le pays particulièrement sensible aux variations des prix internationaux et aux coûts de transport. Cette dépendance expose les consommateurs mauriciens à des hausses de prix soudaines, causées par des événements mondiaux tels que des catastrophes naturelles, des conflits ou des perturbations logistiques comme celle du Canal de Suez.
Je souhaite m'expatrier à l'ile Maurice, faut-il que je m'inquiète de l'approvisionnement alimentaire ?
L'île Maurice reste sujette aux tendances mondiales des prix ainsi qu'à l'actualité régionale et mondiale car elle exporte une grande partie de ces denrées alimentaires. Cependant, la situation n'est pas aussi critique qu'elle pourrait paraître. Malgré la pénurie temporaire de certaines marques de temps en temps, les rayons des supermarchés sont rarement vides même si les prix, eux, peuvent varier. Les prix de denrées alimentaires essentiels à l'ile Maurice en juin 2024 sont comme tels :Â
Fruits et légumes
- Pommes : 96 MUR/kg (2,07 USD)
- Bananes : 74,34 MUR/kg (1,60 USD)
- Oranges : 89 MUR/kg (1,92 USD)
- Tomates : 136 MUR/kg (2,93 USD)
- Pommes de terre : 54 MUR/kg (1,06 USD)
- Oignons : 53,7 MUR/kg (1,16 USD)
- Laitue : 40,20 MUR/tête (0,76 USD)
Produits laitiers et Å“ufs
- Lait (1 litre) : 51,03 MUR (1,10 USD)
- Å’ufs (12) : 88,56 MUR (1,91 USD)
- Fromage local (1 kg) : 477 MUR (10,26 USD)
Viandes
- Filets de poulet (1 kg) : 233 MUR (5,01 USD)
- BÅ“uf (1 kg) : 489 MUR (10,52 USD)
- Produits de base
- Pain blanc frais (500 g) : 28,64 MUR (0,62 USD)
- Riz blanc (1 kg) : 95,87 MUR (2,06 USD)
- Eau (bouteille de 1,5 litre) : 25,6 MUR (0,55 USD)
Solutions et stratégies d'adaptation pour les expatriés
Pour les expatriés vivant à Maurice ou envisageant de s'y installer, il est important de s'adapter à cette réalité économique. Voici quelques solutions et stratégies d'adaptation :
- Faire ses courses sur les marchés locaux : Les marchés locaux, et donc, bazars offrent souvent des produits frais à des prix plus compétitifs que les supermarchés. De plus, acheter local soutient l'économie mauricienne et réduit la dépendance aux produits importés.
- Planifier ses repas : Prévoir ses repas à l'avance permet de mieux gérer son budget alimentaire et de réduire le gaspillage. Planifier en fonction des promotions et des produits de saison peut également aider à économiser de l'argent.
- Adopter une alimentation de saison : Consommer des fruits et légumes de saison est généralement moins coûteux et plus écologique. Les produits de saison sont souvent plus frais et de meilleure qualité.
- Cultiver son propre potager : Si possible, cultiver des légumes chez soi peut être une solution économique et durable pour assurer un approvisionnement constant en produits frais. Même un petit jardin ou quelques pots sur un balcon peuvent faire une différence.
- Acheter en gros : Pour les produits non périssables, l'achat en gros peut permettre de réaliser des économies sur le long terme. Partager les achats en gros avec d'autres expatriés ou voisins peut également être une bonne stratégie.
- S'informer sur les sources d'approvisionnement alternatives : Rechercher des magasins spécialisés ou des producteurs locaux qui peuvent offrir des produits à des prix plus compétitifs peut être bénéfique. Il est aussi utile de suivre l'actualité pour anticiper les fluctuations des prix et adapter ses achats en conséquence.
Face à la volatilité des prix et de la disponibilité des denrées alimentaires, les expatriés à Maurice doivent adopter des stratégies d'adaptation pour assurer leur sécurité alimentaire. En privilégiant les produits locaux, en planifiant leurs repas, et en explorant des alternatives telles que le jardinage ou les coopératives, ils peuvent mieux gérer leur budget et réduire leur dépendance aux importations. Adopter une approche proactive et flexible est essentiel pour naviguer les défis posés par les fluctuations des marchés globaux.