On ne dira jamais assez le mal qu'ont fait tous ces "journalistes" qui ont évoqué un mythique eldorado brésilien, faisant croire à des millions de jeunes européens que là était le salut, qu'on les attendait à bras ouverts, que les formalités seraient réduites à leur plus simple expression et que le fortune était garantie.
Le chômage n'est pas (encore) dramatique au µþ°ùé²õ¾±±ô en grande partie grâce au secteur informel (mais le fait que par définition ce secteur qui atteint 50% à Belém échappe à la fiscalité, fait peser un poids excessif sur les entreprises régulières et leur impose des charges trop lourdes qui les empêche justement de se développer) mais oui, trouver un emploi gratifiant payé au juste prix n'est pas facile.
A ces "journalistes" qui ont commis leur "grande enquête" en huit jours (distractions locales inclues) on ajoutera les gens venus en vacances et éblouis par la grande décontraction des µþ°ùé²õ¾±±ôiens, leur pouvoir d'achat apparent. Le prof français en vacances qui mange dans un restaurant de Copacabana à côté de µþ°ùé²õ¾±±ôiens sympas qui feront table commune (cette convivialité qu'on ne trouve effectivement pas en France) ne s'imagine pas que son homologue, prof du public à Rio, se paye (peut être) au même moment une brahma (bière locale) servie dans un verre minable, au fond d'une lanchonete crasseuse (où on peut parfois s'y amuser tout autant, mais pas dans la même ambiance). Ou si d'aventure il va manger une fois à Copa, il "fait chauffer la carte" et paiera son repas en dix mensualités. Et avec son salire de prof brésilien, sauf miracle, il ne peut pas rêver aller passer quinze jours en France!
Il ne capte pas que si le µþ°ùé²õ¾±±ôien moyen se défoule quand il se distrait (et c'est revigorant de le voir à cet instant), c'est parce qu'entre ses semaines de travail qui ne sont pas de 35h (souvent en plus il cumule deux emplois pour faire mieux que survivre), ses temps de transports démentiels dans des conditions excessivement pénibles, il a réellement besoin de décompresser pendant de (rares) plages de loisirs.
Idem, il ne capte pas que la décontraction de rigueur pendant les plages de loisir fait place à une rigueur très formaliste au travail (manière de parler aux supérieurs, aux clients, tenue, etc.)
Bref on lui a fait miroiter un paradis à la place de ce qui n'est pas un enfer, loin de là , mis qui n'a rien à voir avec un quelconque eldorado.
Les formalités administratives de rigueur pour avoir une place dans ce grand puzzle constituent, à mon sens, un rite initiatique indispensable. Si on y a survécu, on a une chance de supporter le reste. Si on pète un câble, autant rentrer de suite
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