L'Allemagne débranche la voiture électrique
Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Un coup de frein sévère pour l’automobile outre-Rhin. L’Allemagne a mis fin brutalement aux bonus à l'achat d'une voiture électrique. C’est fini, depuis hier.
Ça a pris tout le monde de cours ! Terminées les subventions pour acheter un véhicule électrique. Le ministre de l'Économie et de la Protection du climat, le Vert Robert Habeck a annoncé dimanche que les demandes ne seraient plus acceptées dès le lendemain. Brutal.
Qu’est ce qui explique ce changement radical dans la politique de soutien aux voitures électriques ?
Une crise budgétaire sévère qui ébranle l’Allemagne ! Il n’y a plus d’argent pour financer le bonus.
En novembre, la Cour constitutionnelle allemande a épluché le budget de l’État. Elle s’est intéressée à un tour de passe-passe de la coalition au pouvoir qui a redirigé 60 milliards d’euros de crédits non utilisés pendant la crise sanitaire en 2021 vers un autre budget annexe dédié à la transition écologique. Un fonds climat et transformation supposé réduire le prix de l'électricité, financer la rénovation thermique des bâtiments et, donc, subventionner les véhicules électriques. La cour constitutionnelle a estimé que ça ne respectait pas les règles : elle a retoqué le montage. Résultat, un trou de 60 milliards à combler dans le budget. IL faut faire des économies. Première victime, la voiture électrique.
Les objectifs allemands de transformation du parc étaient ambitieux. Que vont-ils devenir ?
L’Allemagne a dépassé fin 2022 le cap du million de véhicules électriques en circulation, à grand renfort de primes. Les ventes sont d’ailleurs directement corrélées à l’importance du chèque ! Maintenant qu’il s’achève, l’Allemagne va devoir faire une croix sur ses objectifs.
L’étape suivante, c’était 15 millions de voitures électriques d'ici 2030, sur un parc de 49 millions de véhicules. 30%! Ca paraissait déjà ambitieux avec les subventions, sans, c’est impossible. Les constructeurs automobiles allemands, qui comptaient sur le bonus pour écouler leur production, qui est moins bon marché que les voitures chinoises, font grise mine.
Décidément, sale temps pour la transition écologique allemande.
Plus le temps passe, plus on se rend compte que l'Allemagne paie cher sa transition mal anticipée. Celle-ci devait reposer essentiellement sur les énergies renouvelables, sans nucléaire. Ca se solde surtout par un recours au gaz et au charbon, ce qui compromet les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La cherté du dispositif plombe aussi l’économie allemande. Et puis il y a tout ce qui n’avait pas été prévu dans ce plan mal goupillé. Comme le fait que le réseau électrique n’est pas ²¹»å²¹±è³Ùé à la multiplication des voitures électriques, pourtant planifiée. Il y a trois semaines, les opérateurs de réseaux allemands ont été autorisés à restreindre le flux d’énergie vers les pompes à chaleur et les chargeurs de véhicules électriques à partir de 2024. Pourquoi ? Parce que les surcharges dues au branchement massif des chauffages et des véhicules électriques peuvent l’endommager, il est vieillissant, il n’a pas bénéficié des investissements nécessaires. Ça non plus, ça n’avait pas été prévu.  jean luc
@jean luc1Â Â Automobile : en Allemagne, le grand retour de la voiture thermique
En Allemagne, l'attrait pour les voitures électriques diminue depuis plusieurs mois. Un mouvement amplifié par l'arrêt des subventions depuis décembre. Une tendance baissière qui se diffuse jusque dans les discours des constructeurs. En Allemagne, l'attrait pour les voitures électriques diminue depuis plusieurs mois. Un mouvement amplifié par l'arrêt des subventions depuis décembre. Une tendance baissière qui se diffuse jusque dans les discours des constructeurs.
Le directeur général de Porsche pense que la fin des voitures thermiques en 2035 pourrait être retardée.
Le directeur général de Porsche pense que la fin des voitures thermiques en 2035 pourrait être retardée. (Crédits : Reuters)
Si les ventes de voitures électriques ont augmenté en moyenne de 37% en Europe en 2023, cette hausse n'est que de 11% en Allemagne. C'est même le pays européen où la progression est la plus lente. Surtout, les immatriculations de voitures électriques se sont effondrées de près de 50% au mois de décembre dans le pays. En cause : la suppression brutale des aides à l'achat à hauteur de 4.500 euros pour les véhicules de moins de 40.000 euros et de 3.000 euros pour ceux jusqu'à 65.000 euros.
Allemagne : l'arrêt des subventions aux voitures électriques risque de faire plonger les ventes
En janvier, la tendance baissière a continué avec 22.474 voitures électriques commercialisées en Allemagne, le deuxième niveau le plus bas depuis près de deux ans. C'est un « désastre », a confié Constantin Gall, expert du cabinet EY à l'AFP, ajoutant que :
  « De nombreux acheteurs de voitures neuves choisiront désormais à nouveau un moteur à combustion, ou reporteront à ce stade leur décision d'achat et continueront à utiliser leur véhicule existant au lieu d'opter pour une voiture électrique ».
Outre-Rhin, le recul de la voiture électrique dans les intentions d'achat avait commencé avant l'arrêt des aides, explique une récente étude du cabinet Deloitte publiée en début de semaine. Réalisée entre septembre et octobre, elle démontre que près d'une Allemand sur deux (49%) envisageait un véhicule thermique pour l'achat de leur future voiture, un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2022, alors qu'il ne faisait que régresser ces dernières années. Outre l'arrêt des subventions, qui pèsent tout de même pour un tiers dans les décisions d'achat de véhicules électriques, le coût de ces derniers restent le principal problème.
Changement de discours
En outre, la tendance baissière des achats de voitures électriques en Allemagne s'accompagne d'un retour des discours sceptiques envers cette technologie. Dernièrement, c'est Porsche qui a remis en doute la date de 2035 pour l'arrêt des ventes de voitures thermiques neuves. Lors de la présentation du Macan 100% électrique, le dirigeant de la firme allemande a déclaré qu'il y avait « beaucoup de discussions en ce moment autour de la fin du moteur à combustion. Je pense que cela pourrait être retardé ». La marque, reconnue pour ses moteurs thermiques, n'envisage pas de passer au tout électrique et pousse plutôt les carburants de synthèse.
Après s'être converti tardivement à l'électrique Carlos Tavares émet à nouveau des doutes depuis quelques mois, malgré plus de 50 milliards d'euros d'investissement dans l'électrification prévus pour les dix prochaines années. « J'ai deux scénarios : une accélération des voitures électriques », si les « progressistes dogmatiques » gagnent, ou « un ralentissement des voitures électriques », si les « populistes » l'emportent, a déclaré le dirigeant de Stellantis lors d'une conférence de presse en janvier. Les élections européennes en 2024 font vaciller les discours unanimes autour de l'électrique, que les constructeurs diffusaient largement depuis ces dernières années. Aux Etats-Unis aussi, l'approche des élections présidentielles marque le doute dans le démarrage de l'électrification du pays. Selon Deloitte, les Américains achèteraient désormais à 67% une voiture thermique pour leur prochain véhicule, contre 58% l'année dernière.
Clause de revoyure en 2026
Ce recul de l'Allemagne et de certains dirigeants montre que la dynamique d'électrification souhaitée par l'Europe reste fragile, et fortement dépendante des aides des Etats. « Ne pas soutenir l'achat des véhicules propres, qu'ils soient électriques ou à hydrogène, serait une grave erreur », avait d'ailleurs soutenu Carlos Tavares, en décembre dernier, lors de l'inauguration d'une usine Fiat en Italie.
D'autant que l'Europe a instauré une clause de revoyure en 2026 pour évaluer les progrès accomplis et rediscuter des objectifs pour 2035. Certains analystes, comme Deloitte, estiment que l'on est déjà sur le pire scénario pour les atteindre et juge la situation « préoccupante ». L'objectif de 2035 pourrait ainsi être revu. Pour rappel, l'Europe s'est fixée comme objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'au moins 55% d'ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990, et atteindre la neutralité climatique à l'horizon 2050. .jean Luc
PS commentaire: le pays n'as plus les moyens de subventionner n'importe quoi ,suite á la mauvaise gestion de ce gouvernement ,en plus a partir du 1-1-2024 les producteurs du réseaux électrique pourrons diminuer l'intensité des chargeurs électrique ,et des pompes à chaleur ,en cas de nécessité. autre exemple la firme Würht as équipé une partie de sa flotte en électrique ,les voiture mettent trop de temps pour recharger , résultat des voitures avec des demi recharges , qui oblige les vendeurs á s'arrêter perte de temps et d'argent , résultat les vendeur redemandent des véhicules thermiques ,car plus souple .
Articles pour préparer votre expatriation en Allemagne
Se déplacer à Francfort
Les habitants de Francfort se déplacent principalement en transports publics, s'agissant du moyen le ...
Se loger en Allemagne
Malgré la crise économique provoquée par la COVID-19 et grâce aux mesures d'aide du ...
Internet en Allemagne
L'Allemagne possède un réseau de télécommunications moderne et étendu. ...
Les meilleurs quartiers de Francfort
Francfort est une ville internationale et un centre financier important en Europe dont chaque quartier a une ...
Voyager avec un animal de compagnie en Allemagne
L'expatriation avec un animal de compagnie peut être coûteuse et nécessite une bonne ...
La gastronomie à Francfort
Francfort possède une gastronomie qui lui est propre, donc différente de celle des autres ...
Se loger à Munich
Munich est l'une des villes allemandes les plus populaires auprès des expatriés. Deux raisons ...
Créer une entreprise en Allemagne
Le gouvernement allemand est très ouvert aux investissements étrangers, aussi, les citoyens ...
Elargissez votre recherche à tout le forum Allemagne

