J'aime, j'adore Mexico, je connais bien la ville et ce petit topo essaiera de coller à la réalité. Il s'agira seulement d'écrire ce que je sais, avec des sources pour valider les informations quand cela sera possible. C'est la condition pour être crédible.
Mexico c'est deux fois et demie en surface et en population Paris et la petite couronne. Alors, contexte aidant, au niveau de la sécurité on peut se poser pas mal de questions. Il faut distinguer l'insécurité en général et celle qui peut affecter ou non la communauté étrangère. Une américaine a la retraite ne va pas s'installer à Fontenay ni un qatari à Bondy. Il en est de même pour les étrangers à Mexico, qui avec les revenus obligatoires pour l'obtention du visa de résident ont les moyens de choisir des quartiers résidentiels ou assimilés.
Au Mexique l'insécurité est due principalement à deux problèmes : le trafic de drogues et la "délinquance organisée". Presque tout le monde s'accorde à dire qu'à Mexico il n'y a pas de problèmes liés au gros trafic. Il y a un trafic de détail dans tous les milieux, y compris ceux qui le condamnent (presse, juristes etc...). La délinquance organisée : vols et kidnappings, si elle existe toujours a considérablement diminué. Un spécialiste peu suspect de complaisance avec les autorités, repris par la Jordana, le quotidien de gauche-gauche, écrit :
"Si en estos momentos la ciudad de México es considerada uno de los puntos más seguros del paÃs –a diferencia de lo que ocurrÃa hace pocos años– es porque ahà los órganos de seguridad son relativamente más efectivos, por ser el asiento de los poderes federales, pero sobre todo porque la ruta de la droga no tiene a la capital como uno de sus destinos principales.*"
Le métro : c'est LE transport par excellence. Selon Une enquête récente du COMET, un organisme regroupant les trente réseaux des plus grandes villes mondes, le métro de Mexico arrive en troisième position des métros les plus surs du monde.
"Hoy es considerado el tercero más seguro para el usuario a escala mundial, gracias a acciones que en materia de seguridad se han implementado, (...)aun cuando se ubica en el quinto lugar en número de lÃneas y carros"(COMET cité par Milenio)
Si la communauté étrangère peut souffrir de vol comme en France et partout dans le monde, elle est épargnée par les violences et kidnappings. Si ce n'était pas le cas, bien évidemment, TOUS les medias en parleraient : les mexicains, les anglophones et tout ce qui est ligne.
Pour avoir quelques opinions sur ce sujet hors celles des français du Mexique ou des salles de rédactions de métropole, je suis allé voir ce qui se dit en ligne du côté mexicain. A la question sur la sécurité/insécurité à Mexico, on obtient en général deux sortes de réponses. La première de la part de personnes vivant vraiment sur place et qui nous disent par exemple :
"aquà en el DF lo único que existe relacionado con este tema son solamente criminales comunes y corrientes que te asaltan, te quitan tu celular y ya, y eso solo en zonas que todo el mundo sabe que son peligrosas."
La seconde réponse, d'un genre connu ne fait que répéter les généralités sans doute justifiées sur la corruption de la police et de la justice. Mais de réponse concrète à la question sur la sécurité/insécurité : RIEN.
Il arrive aussi que l'on effraie, parfois même violemment les éventuels futurs résidents d'un quartier en leur parlant de bidonvilles, de dangers, d'impossibilité de sortir etc.... Et ce jusqu'à ce que l'un des habitants de ce quartier envoie en ligne le film Google du quartier en question. Absolument RIEN de ce que l'on nous annonçait avec malveillance. Il ne faut prendre en compte QUE les témoignages authentifiés avec preuves ou sources à l'appui. Le reste : à oublier.
Il y a deux mille cent cinquante "colonias" (quartiers) à Mexico. Les gens en connaissent le plus souvent une vingtaine en théorie ou en pratique, les plus résidentielles (chères) et les moins recommandables. Trouver un logement dans l'une des "colonias" dont on ne parle pas n'est pas impossible même avec le budget moyen d'un expatrié. Il ne s'agit donc pas de passer entre les balles mais tout simplement de se bouger, comme pour le reste d'ailleurs.
Une fois rassure, une fois dans son appartement, il ne reste plus qu'à faire les courses et à se distraire...
* Adalberto Santana : El narcotráfico en América Latina