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Ces expats créateurs de contenu : l'expatriation comme muse créative

influenceuse
Shutterstock.com
Écrit parEstelle Beaulandle 18 Décembre 2024

Grâce à l'avènement des réseaux sociaux, de nouveaux métiers ont émergé depuis plus de 15 ans, dont les créateurs de contenus. En effet, que ce soit sur Youtube, Instagram ou TikTok, on les voit partout. Si certains en ont fait leur métier à plein temps et sont devenus de véritables influenceurs pour les marques les plus en vogue actuellement, ou pour diffuser leur savoir et leur expertise, d'autres créent leur contenu par envie de partage et de passion, en fonction de leurs envies et des événements de leur quotidien. 

Et les expats n'ont pas échappé à ces nouvelles tendances, entre le partage de leurs voyages, ou encore de leur vie quotidienne dans leur pays d'accueil, beaucoup se sont mis à cette activité qui attire de plus en plus de personnes.

Entre partage et passion : qu'est-ce qui motive les expats à se lancer dans la création de contenu ?

Comme pour beaucoup, créer du contenu et se lancer dans l'influence (des activités encore trop souvent critiquées), c'est certainement l'appât du gain. En effet, la tentation est de faire comme les grands influenceurs connus dans le monde qui gagnent énormément d'argent, ont de belles maisons dans les plus beaux pays du monde, voyagent, dînent dans des restaurants de luxe et sont invités aux événements mondains les plus en vogue. Il n'y a qu'à voir le dernier Met Gala ou, les montées des marches du festival de Cannes, ou tout autre événement mondain pour s'en rendre compte. Alors forcément, beaucoup se lancent pour cette raison.

D'autres créateurs, en revanche, font cette activité par passion et envie de partage avec une communauté plus authentique. C'est le cas notamment d'Aurélie et de Fabien, tous les deux expatriés et créateurs de contenus, qui nous ont fait part de leur expérience.

Aurélie vit actuellement à Bali. Elle tient un et une page Instagram du nom de , où elle publie des photos de ses voyages, donne des conseils, bons plans et astuces sur les destinations qu'elle a visitées et quelques recettes food. Elle compte sur Instagram plus de 16 000 abonnés. Quant à Fabien, ses réseaux appelés , dont l'Instagram compte 21 000 followers actuellement, sont concentrés sur Rome, la ville où il vit depuis 8 ans. Il y partage des conseils pour visiter la ville en parlant des différents quartiers de la ville, que visiter, où manger. Vous retrouverez également le témoignage d'Areina, une Américaine qui vit à l'étranger depuis plusieurs années, notamment au Nigéria et à Dubaï. Elle a créé et compte actuellement sur plus de 80 000 followers.

À cette première question, Aurélie répond : « Ce que j'aime le plus dans la création de contenu ce n'est clairement pas ce qui peut attirer les gens maintenant : l'argent et la popularité. De mon côté, c'est vraiment le partage, l'échange avec des personnes, partager du contenu, des expériences et des moments incroyables. »

Du côté de Fabien, il précise que ce n'est pas son métier à temps plein, car il a une autre activité professionnelle à côté : « J'ai rarement des collaborations avec des marques, je le prends plus comme une passion. Dire ça, c'est mal vu, car beaucoup disent que quand tu fais l'influenceur par passion, tu ne le fais pas à fond. Quand je suis arrivé à Rome fin 2016, j'ai remarqué qu'il n'y avait pas de plateforme dédiée aux francophones. C'est là que j'ai décidé de créer mon compte pour donner des conseils pratiques et ludiques et des infos insolites sur Rome. L'appellation “créateur de contenu”, je l'ai développée pendant et après la Covid. Pendant les confinements, j'ai choisi de faire une formation plus approfondie sur la photo, j'ai fait des lives de la maison et j'ai créé plein de contenus différents et j'ai pu continuer. Dès qu'on a pu circuler de nouveau dans Rome, j'ai voulu donner envie aux gens de revenir visiter la ville. Ce qui me plaît vraiment, c'est qu'on peut toucher à tout, aller à la rencontre des gens, se mettre en scène en créant des petites séries et films, c'est vraiment très agréable. Et puis, étant étranger ici, j'aime également être au milieu des locaux qui m'acceptent bien, ils sont curieux et on échange beaucoup. Donc pour moi, en deux mots, c'est le partage et la créativité. »

Pour Areina, c'est l'envie de montrer au monde son point de vue : « J'ai toujours su que je voulais vivre à l'étranger et, après avoir travaillé pendant des années dans l'industrie du divertissement, en coulisses, la transition vers la création de contenu et le statut d'influenceur expatrié s'est faite naturellement. Mais TikTok et la pandémie m'ont donné le temps d'être créative et de montrer plus de ma personnalité face à la caméra. J'aime vraiment prouver à mes followers qu'il est facile et abordable de vivre à l'étranger quand on est vegan. Quand les gens me reconnaissent dans d'autres pays ou vont dans les endroits que je recommande, ça me fait sourire et me donne l'impression d'avoir pris la bonne décision. »

Comment s'y prend-on pour créer du contenu en expatriation ?

Certains pourraient croire que créer du contenu est simple, qu'il suffit de poster des articles, des photos, des vidéos de temps en temps, en quelques clics, et que le tour est joué. Mais détrompez-vous ! Garder ses followers et jouer avec les algorithmes n'est pas aussi simple que ça, et c'est d'ailleurs ce que déplore Aurélie, qui constate que même en publiant tous les deux trois jours, ce qui suffisait pour garder l'algorithme Instagram éveillé il y a peu de temps, n'est actuellement plus suffisant. Pour elle, ça devient difficile de percer sur Instagram. Elle ajoute : « Je tiens aussi à dire que c'est compliqué, car avant, pour créer du contenu en collaboration, on recevait des cadeaux (du gifting), sauf que dans certains pays, ça se fait très peu. Par exemple, en France, on envoie très peu de cadeaux dans des pays comme Bali. Donc, pour ma part, je reste dans la création de contenus de produits digitaux, non rémunérée pour des hôtels, pour des restaurants ou des organismes de voyage, par exemple. »

En règle générale, il est souvent question de stratégie et de constance. En effet, dans un monde où le toujours plus est roi, il n'y a souvent qu'une chose à faire : publier constamment. Chose qui peut être plus difficile qu'il y paraît et qui ne porte pas toujours ses fruits.

Fabien raconte : « Il y a eu une période où j'avais un calendrier précis à respecter où je publiais tous les 3 jours du contenu ; je mettais mes futurs posts sur un calendrier précis en utilisant l'application Preview, pour avoir un feed cohérent. Mais j'ai vite laissé tomber, car je me suis rendu compte que je m'imposais tellement de choses que je ne m'amusais plus du tout dans ce que je faisais. Donc maintenant, je fais plus ce qui me plaît, je publie en fonction de mes envies et, si ma communauté apprécie, je suis content ; si elle n'aime pas, ce n'est pas grave. Je fais ce que j'ai envie, l'important c'est que je sois dans le bon mood. Maintenant, je n'ai pas de limite éditoriale, j'ai juste envie de montrer Rome de mon point de vue et différemment (d'où le nom du compte). »

De son côté, Aurélie répond : « Pour la création, ce n'est pas du tout organisé, car je suis plutôt dans de la création voyage au gré de mes aventures, et du coup la majorité de mes contenus, que ce soit photo ou vidéo est faite à l'instantané. Je prends mes clichés durant le voyage et, en général, ils sont postés dans les jours qui suivent. Mais il y a très peu d'anticipation, à part quand j'ai des collaborations avec des marques ; là, j'essaie d'organiser mon planning pour que tout soit fait dans les temps. Ma ligne éditoriale, c'est d'être toujours en ligne avec mes valeurs. J'essaie de poster tous les deux-trois jours pour garder l'algorithme Instagram éveillé. Mais dernièrement, ça ne fonctionne même plus, ça devient très compliqué de percer sur Instagram. »

Areina quant à elle : « Même si j'ai un calendrier de création de contenu et une grande expérience en montage, comme mon contenu est basé sur le lifestyle pour le moment, il s'agit simplement d'allumer la caméra et de filmer n'importe quel aspect de ma vie ou même de faire des vidéos humoristiques en fonction de mon humeur. Peut-être que l'année prochaine, je serai plus organisée, ce qui aiderait probablement énormément ma marque.

Conseils pour ceux qui veulent se lancer

Comme n'importe quelle nouvelle activité, le monde de l'influence et de la création de contenu n'est pas toujours facile à aborder. Alors comment s'y prendre quand on vit à l'étranger et qu'on souhaite se lancer sur les réseaux sociaux ?

Pour Areina, le meilleur conseil est de tout filmer, parce que ce qui est considéré comme une journée normale est perçu comme une réelle aventure pour un abonné qui souhaite vivre à l'étranger et voir le monde. Aurélie conseille de la patience, de la résilience et de la passion ; elle ajoutera de ne pas faire ça uniquement pour l'argent.

Enfin, Fabien constate que par rapport au moment où il a commencé en 2017, les choses ont changé, pour le meilleur : « J'ai commencé avec un téléphone et un petit micro, je ne faisais pas les photos avec un appareil photo. Maintenant, on a beaucoup de chance d'avoir accès à du matériel de bonne qualité et accessible facilement avec lequel on peut faire des superbes choses. Donc, avant tout, pensez au matériel de base : un bon téléphone, un micro-cravate, des logiciels de montage qu'on peut aussi avoir directement sur le smartphone. » Il conseillera, en dernier, de ne pas avoir peur de se lancer, que ça peut payer et que ça ne pourra être que du bonheur.

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A propos de

Je compte 10 ans d'expérience en tant que traductrice de contenus (de l'italien vers le français) et rédactrice Web, dont presque 5 ans pour .

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