
Entrepreneur, rassembleur de talents, organisateur né, moulineur d'idées, Jean-Baptiste Salmon a réussi le pari de réunir, le 3 décembre dernier, 250 jeunes entreprises prometteuses et décideurs lors de « 500 Talents Mauritius », aux Docks à Port-Louis, capitale de Maurice. Un succès qu'il espère transformer en « 1000 Talents Indian Ocean » les 1er et 2 décembre 2025.
Qui êtes-vous, Jean-Baptiste Salmon ?
Quelqu'un qui croit dans les relations humaines et dans l'inattendu, là où naissent les opportunités ! Ma carrière est jalonnée par l'organisation d'événements, et de belles aventures professionnelles se sont construites au gré de rencontres fortuites. J'ai eu la chance d'être un acteur créatif en France à différents postes, au sein de structures comme CB News, dans le monde de la communication (TopCom), ou chez IMG, pour des événements internationaux tels que le Trophée Lancôme. J'ai également fait partie de la cellule européenne sponsoring de trois éditions de la Rugby World Cup, agi pour le compte de 20 fédérations ou encore organisé des tournées d'artistes classiques…
Depuis mon arrivée à Maurice, il y a 14 ans, j'ai travaillé pendant neuf ans dans un family office (Avenport) et mes activités sont restées liées à des projets visant à réunir décideurs et entrepreneurs. L'objectif : servir leurs ambitions et favoriser l'investissement comme avec l'initiative Graines de Boss il y a deux ans. En sept événements organisés ou coorganisés à Maurice autour de cette démarche, 990 acteurs de l'écosystème des jeunes entreprises se sont rencontrés, et 25 d'entre elles ont été célébrées. Ce furent autant d'aubaines relationnelles pour les participants et d'opportunités créées. Un record, si j'en crois les acteurs locaux.
Quel avenir pour « 1000 Talents Océan Indien » après l'aventure Graines de Boss ?
Sans Graines de Boss, il n'y aurait pas 1000 Talents Océan Indien. Graines de Boss a permis à l'ensemble des acteurs de mesurer combien la mise en relation entre décideurs et entreprises prometteuses pouvait créer des ponts concrets et durables. Je remercie donc Fabrice Delon, qui mène cette aventure depuis plus de 20 ans, pour sa confiance. Il faut des sponsors durables, qui souhaitent bâtir une image au-delà de l'Océan Indien.
L'acquis ? Un accompagnement solide par des mentors et le soutien crucial d'investisseurs. Cela permet aux lauréats d'entrer dans un écosystème vertueux, avec un réseau incomparable qui les rend visibles auprès des investisseurs locaux et français. 1000 Talents se recentre désormais sur la région Océan Indien, avec une logique résolument locale.
Quel regard portez-vous sur l'écosystème mauricien ?
L'île Maurice bénéficie d'un contexte très favorable. Passerelle idéale vers l'Afrique et l'Inde, le pays a développé son économie de manière remarquable depuis 20 ans et offre des opportunités uniques pour les PME grâce à son cosmopolitisme et à la diversité de ses acteurs.
Les entités gouvernementales, les sociétés privées, les incubateurs et les réseaux tels que Mauritius FinTech, la French Tech Maurice ou la CCI France Maurice travaillent de concert avec les grands groupes et les acteurs locaux, comme l'EDB ou la MCCI. On compte au total 30 entités actives avec les incubateurs. Nous travaillons en circuit circulaire, en combinant les réseaux : cela fonctionne très bien.
Qu'apporte 1000 Talents Océan Indien à ces jeunes entreprises ?
Partant du constat que l'accès aux décideurs et aux investisseurs locaux et français est difficile pour les petites entreprises, j'ai voulu créer un nouveau type de rencontre. Le 3 décembre, à l'occasion de 500 Talents Mauritius, nous avons célébré un écosystème propre aux jeunes entreprises mauriciennes : incubateurs, mentors, coachs et structures corporate comme la MCCI étaient réunis. L'objectif : des échanges concrets et une mise en valeur des talents.
Le format de 4 heures a permis des rencontres nombreuses et efficaces, avec quelques interventions pour lancer débats et discussions, des animations musicales, et une restauration permanente sur place.
Quel bilan tirez-vous de cette première édition ?
Cela a dépassé nos espérances ! Le contexte politique autour de la communication de l'événement à la mi-novembre n'a pas facilité les choses, mais nous avons réuni 250 personnes en très peu de temps, dont 70 % payantes, toutes curieuses et intéressées par le projet.
Tout le monde est resté debout, hors salle de réunion et salle médias, pour favoriser la mobilité, les échanges informels et la spontanéité. Le mot d'ordre : « Partez à la conquête : les réponses à vos questions sont dans la salle ! ». Les participants se sont retrouvés à la fois seekers et helpers : celui qui cherchait un bureau pouvait, en retour, résoudre un problème administratif…
Je souligne aussi que c'est l'événement le plus écologique de Maurice ! Plutôt que de passer des heures sur la route à multiplier les rendez-vous, en trois heures, on peut nouer 20 à 30 contacts utiles au développement de son entreprise. Un gain énorme d'énergie et de moyens !
Quelle suite envisagez-vous ?
Nous avons annoncé 1000 Talents Mauritius les 1er et 2 décembre 2025 aux Docks, dès la première édition. Nous savions qu'il fallait élargir la portée à l'Océan Indien et à l'Afrique pour trouver les partenaires indispensables à un événement d'envergure internationale.
Nous envisageons désormais de réunir les meilleures entreprises, à tous leurs stades de développement : quête de marchés, levées de fonds, fusion-acquisition, cession. Le marché de l'investissement manque cruellement de rendez-vous dans la région. Maurice peut devenir un hub stratégique à l'horizon 2030.
Donner une visibilité internationale aux meilleures entreprises de la région est le défi, à relever avec 1000 décideurs, entrepreneurs et investisseurs réunissant leurs talents pour élargir leurs horizons business. Tous les éléments de partenariat peuvent être communiqués sur demande. L'enthousiasme de bâtir collectivement, c'est notre force – et nous espérons qu'elle soit communicative.