
Selon le dernier du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, la Suisse est le pays qui accueille le plus grand nombre d'expatriés français (169 166 inscrits au registre des ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ). Suivent de près la Belgique et le Canada. Les États-Unis et le Royaume-Uni sont également des destinations populaires chez les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ, mais le top 5 est bel et bien occupé par les trois pays francophones cités plus haut. Qu'est-ce qui motive cette prédilection des expatriés français pour des pays où l'on parle leur langue maternelle ?Â
Une proximité linguistique rassurante !
On préfère sans doute éviter de se retrouver « lost in translation » quand on déménage dans un pays. Plusieurs études témoignent en effet du stress que représente la non-maîtrise de la langue locale, particulièrement quand les possibilités d'utiliser l'anglais sont restreintes. Â
, expatriée en Chine, exprime ainsi son désarroi en arrivant dans le pays : « Même en connaissant un peu la langue, ça a été un choc ! Les Chinois n'ont pas forcément l'habitude de voir des étrangers parlant leur langue, ou essayant de le faire. Beaucoup ne comprennent même pas que vous êtes en train de tenter de communiquer avec eux en chinois. C'est assez frustrant ! » Â
Alors, certes, apprendre l'idiome local fait partie de l'aventure et certains ont une véritable appétence pour ces défis linguistiques, mais pour beaucoup, il est bien plus rassurant de comprendre et de se faire comprendre dans sa langue maternelle.Â
Les zones de répartition des ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ en Suisse et en Belgique confirment d'ailleurs cette hypothèse : sans grande surprise, on trouve plus d'expatriés français dans les parties francophones des deux pays frontaliers. Pour la Suisse, Genève et Lausanne sont les villes accueillant le plus de ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ (35 162 pour Genève, selon suisse) tandis que des villes germanophones comme Zurich n'enregistrent que 5 700 ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ.Â
Des formalités administratives simplifiées
Même dans sa propre langue, on ne saisit pas forcément toutes les nuances des formalités administratives. Il va sans dire que ces dernières sont tout de même facilitées quand elles s'effectuent directement en français !Â
Dans le cas contraire, on est confronté à la nécessité de faire traduire un certain nombre de documents : acte de mariage, de naissance ou diplômes et certificats par exemple. La traduction est par ailleurs à faire certifier conforme par le consulat, ce qui rend les démarches d'autant plus laborieuses.Â
Vous apprécierez certainement aussi de pouvoir communiquer directement en français pour des formalités comme l'ouverture d'un compte bancaire, les démarches de visa ou encore la ré-immatriculation de votre véhicule s'il vous suit dans votre déménagement. Nul besoin d'une aide extérieure pour gérer ces procédures.Â
Une culture partagée qui facilite l'intégration
Outre la langue, les pays francophones partagent souvent des références culturelles communes avec la France : une histoire, des traditions ou encore des goûts culinaires.Â
Les ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ ne se sentiront sans doute pas trop dépaysés par la gastronomie suisse ou belge. Au Maroc, bien que la cuisine locale soit marquée par ses propres traditions, les expatriés y trouvent aussi des produits et des techniques culinaires issus de l'héritage français, comme certaines pâtisseries (croissants, éclairs) dans les boulangeries locales.Â
En dehors du domaine culinaire, le Québec conserve quant à lui des traces de l'influence française dans son héritage culturel, notamment dans son droit civil inspiré du Code Napoléon.
Cette forme de proximité atténue donc les chocs culturels souvent associés à l'installation dans un pays étranger.
La force des liens et des communautés francophones
Choisir un pays francophone, c'est aussi avoir l'opportunité de rejoindre des communautés déjà installées. Vous profiterez d'un dynamisme particulier dans ces pays francophones où se trouvent déjà de nombreux locuteurs de votre langue. Et l'on sait à quel point ces réseaux facilitent la transition en offrant aux nouveaux arrivants un soutien pratique et même d'ordre moral.Â
À par exemple, il existe pas moins d'une vingtaine d'associations françaises dans les domaines culturel, professionnel, scolaire ou encore sportif. Deux d'entre elles proposent spécifiquement un accueil et un soutien aux ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ nouvellement arrivés. Â
Les possibilités de réseautage professionnel sont également un aspect à ne pas négliger. Trouver un emploi, changer de poste, développer des partenariats ou créer une entreprise ? C'est aussi l'objectif et la force des réseaux, d'autant plus quand les échanges peuvent se réaliser dans votre langue.Â
Au , par exemple, des associations de francophones aident les nouveaux arrivants à s'orienter sur le marché du travail et à créer des liens avec d'autres professionnels partageant la même sphère culturelle et professionnelle.
L'avantage apporté par des accords bilatérauxÂ
Il existe des accords entre pays au niveau de la ´Ú¾±²õ³¦²¹±ô¾±³Ùé et de la sécurité sociale, notamment. La France en a conclu avec la plupart des autres pays francophones.  Â
Au niveau de la , les conventions bilatérales permettent de renforcer la coopération entre États et de déterminer la résidence fiscale d'une personne expatriée, évitant ainsi une possible double imposition (de la part du pays d'origine et du pays d'accueil).Â
Au niveau de la, des accords coordonnent les législations de deux États donnés pour garantir une forme de continuité des droits à la protection sociale. C'est important notamment pour les transfrontaliers qui exercent leur principale activité professionnelle dans un pays autre que celui de leur résidence principale.Â
Une offre éducative ²¹»å²¹±è³Ùée
Pour les familles expatriées, la présence d'écoles francophones ou françaises est un critère décisif, surtout si l'on pense enchaîner avec une autre destination à l'étranger ou si l'on a l'intention de revenir en France après quelque temps.
Les établissements français à l'étranger permettent en effet aux enfants de suivre un cursus similaire à celui de la France. Les programmes y sont les mêmes ainsi que les examens. Un brevet ou un baccalauréat passé au lycée français de Vienne aura la même valeur que celui obtenu sur le territoire français.Â
Ce réseau des établissements français à l'étranger () est répandu dans le monde entier, mais est particulièrement développé dans les pays francophones. Que ce soit à Rabat, Alger, Abidjan, Bruxelles, Montréal, vous aurez donc accès à des écoles qui enseignent en français tout en respectant les standards éducatifs de l'Éducation nationale.Â
« Nous aimons l'idée de pouvoir suivre l'apprentissage. Et puis je dois l'avouer : la simplicité a pesé dans la balance. Le processus d'inscriptions dans les écoles publiques catalanes a l'air assez stressant. On sait aussi que si on est amené à déménager dans une autre grande métropole à l'étranger ou même en France, elle pourra suivre le cursus français », témoigne dont la fille est scolarisée à l'école française de Barcelone.