Éric navigue entre la France et le µþ°ùé²õ¾±±ô, pays où il a construit un bout de vie. Son conseil à ceux qui souhaitent construire une nouvelle vie au µþ°ùé²õ¾±±ô : bien réfléchir, être motivé et préparer leur déménagement. Chaque détail est important pour une expatriation réussie !
Bonjour Éric, peux-tu te présenter ?
Éric, alias Chicobrasil sur . En quelques mots, j'ai 53 ans, originaire de la Haute Savoie, cadre dans l'industrie, 3 enfants dont un né au µþ°ùé²õ¾±±ô, détenteur depuis 2004 d'un visa permanent de résident au titre d'un rassemblement familial.
Tu vis au µþ°ùé²õ¾±±ô depuis combien de temps ?
Mon installation au µþ°ùé²õ¾±±ô s'est réalisée en 2 périodes : j'ai habité d'abord de 2004 à fin 2007 à Campos do Jordao (SP) soit 4 ans, puis de fin 2013 à mi 2015 à Sao Jose dos Campos soit environ 2 ans, et entre 2008 et 2012 en France.
Qu'est-ce qui t'a poussé à t'expatrier depuis la France vers l'Amérique du Sud ?
Une rencontre en 2000 avec une µþ°ùé²õ¾±±ôienne qui est devenue par la suite mon épouse pendant plusieurs années. Et lorsque l'opportunité s'est présentée fin 2003, suite à un changement de vie professionnelle, j'ai décidé de tenter l'aventure brésilienne, avec le projet d'investir dans une activité commerciale. Ce projet ayant été préparé/envisagé plus ou moins 1 an plus tôt, mais j'avais déjà cette envie depuis les années 1985-1987, à l'époque où des amis étaient partis en expatriation à but professionnel.
Tu parles de São José dos Campos, ville située dans l'état de São Paulo, comment as-tu perçu cette grande ville à ton arrivée ?
Après 4 ans passés à Campos do Jordao, ville située à 80 km de Sao Jose dos Campos, j'avais décidé que si je revenais un jour au µþ°ùé²õ¾±±ô, l'ayant quitté fin 2007, j'irais m'installer dans la ville de Sao Jose dos Campos. Je connaissais déjà cette ville et elle présentait à mes yeux tout ce qui s'approchait de mon quotidien en France, que ce soit en termes de tissu économique, de structures médicales et scolaires. Ce n'était pas le cas de Campos do Jordao, petite ville ne vivant que du tourisme d'hiver (juin-juillet). Donc, en 2013, je suis venu m'installer à Sao Jose dos Campos sans appréhension particulière.
Comment s'est passée ton intégration ? Est-il facile de s'y créer un réseau amical, mais aussi professionnel ?
Mon intégration s'est passée relativement bien, que ce soit à Campos do Jordao ou à Sao Jose dos Campos, car j'avais avec moi et à mes côtés, une interprète locale, en l'occurrence ma femme qui intervenait à chaque fois que cela était nécessaire, surtout au début. Ne maitrisant pas la langue et les « Us et coutumes » locaux liés à une culture différente de la nôtre, cela a été un avantage certain par rapport à d'autres expatriés.
Pour parler réseau, il se limitait dans un premier temps aux amis de ma femme et s'est progressivement étoffé avec le développement de notre activité commerciale. Un réseau professionnel a vu le jour, créé par le besoin en corps de métiers dans le bâtiment (peinture, électricité, plombier, carreleur, maçon), dans la mécanique, dans l'informatique ou dans le cadre de la recherche de personnel ou d'achat divers. Un autre réseau plus amical s'est mis en place en parallèle, celui d'expatriés français que j'ai rencontrés au travers de forums ou lors d'une visite de courtoisie soit chez eux, soit chez moi généralement à l'occasion d'un séjour de repérage afin de valider leur projet.
Concernant les démarches administratives à effectuer pour s'installer : comment le futur expatrié doit-il se préparer pour que tout se passe en douceur ?
Les démarches administratives sont celles qui prendront le plus de temps. Avant d'entamer quoi que ce soit, il faut se poser la question sur sa réelle motivation à vouloir aller habiter à l'étranger. Ce type de projet, qui fait souvent rêver, ayant tous en tête l'image du soleil, de la plage, de la douceur de vie alors que nous sommes sous la neige au froid, demande en réalité pas mal de préparation. Cela concerne notamment le déménagement (que va-t-on faire de ses meubles, de sa voiture, de son bien immobilier en tant que propriétaire), l'administratif (impôt, résiliation de bail, contrat d'assurance, téléphone, eau, taxes diverses, pension alimentaire, etc..), le scolaire si l'on a des enfants, son suivi médical, la continuité de ses traitements médicaux, ses comptes bancaires , ses animaux : cela implique aussi beaucoup plus de sacrifices que l'on pourrait imaginer (amis, famille et autres).
Une fois le paramètre motivation acquis, il faut vérifier qu'il existe bien une réelle possibilité d'obtenir son visa de résidence, car sans ce titre administratif, il faudra se résoudre à changer de destination pour son projet.
Mon expérience personnelle devant servir aux autres, afin d'éviter certaines erreurs qui d'un point de vue financier couteront très cher pour certains, je me suis impliqué très tôt, dès 2005, à la création d'un site expliquant le fonctionnement du µþ°ùé²õ¾±±ô tout en participant à plusieurs forums traitants du µþ°ùé²õ¾±±ô, ce qui m'a permis d'échanger des points de vue et de rencontrer des gens.
Il faut savoir que lorsque j'ai quitté la France en 2003, il n'y avait pas de sites internet ni de forums d'informations et donc on partait dans l'inconnu total sur pas mal de questionnements. Aujourd'hui, le candidat à l'expatriation dispose en principe de toutes les données utiles pour bien mener son projet et réussir. Un projet demande environ 12 mois de préparation et d'interrogation pour qu'il aboutisse dans les meilleures conditions. Partir à l'aventure est un risque d'échec fort, qu'il faut donc éviter, surtout si l'on emmène dans son projet l'ensemble de sa famille, ce qui sera différent pour un célibataire, un couple sans contraintes professionnelles ou d'enfant ou un retraité.
Décris-nous « ton » São José dos Campos
Sao José dos Campos correspond au type de ville que je recherchais, à savoir, sans embouteillage malgré une population de plus de 600 000 habitants. Elle touche une autre ville de 700 000 habitants (Jacarei), possède une circulation fluide, et se situe à proximité d'un aéroport international, celui de Sao Paulo (à 45 minutes). Elle est peu bruyante, aérée, propose un habitat peu élevé en hauteur composé à 50% de maisons individuelles. S'ajoutent toutes les commodités à l'identique de ce que j'ai en France, à savoir : des grandes surfaces alimentaires, de bricolage, des hôpitaux et des établissement scolaires, sans parler de la multitude de commerces de proximité et de tous les services administratifs ne nécessitant pas de déplacement inutiles sur Sao Paulo.
Sao José dos Campos étant la 4e ville la plus riche du µþ°ùé²õ¾±±ô, cela explique aussi la qualité de son tissu économique et son dynamisme qui se retrouve dans l'entretien de ses espaces verts et voies de circulation, différent ailleurs. Le seul inconvénient est que Sao Jose dos Campos n'est pas à proximité du bord de l'océan et que pour moi, étant habitué à des paysages de lac et montagne, je ne peux me rendre à la plage tous les jours comme le font les gens de Rio de Janeiro, lorsque la température approche des 40° et plus...reste la piscine du condominium comme compensation.
Quel quotidien pour un français dynamique qui serait retraité et résidant au µþ°ùé²õ¾±±ô ?
Difficile à dire. Tout sera en fonction de sa façon de vivre. Ceux qui aiment la plage iront s'installer sur le littoral, d'autres iront dans l'intérieur des terres avec des projets d'exploitation de ferme voir d'élevage, d'autres profiteront de la chaleur pour être toujours en ballade au travers du pays, donc sur ce sujet je ne peux pas trop développer.
Conseillerais-tu São José dos Campos à un étranger qui souhaite s'expatrier ? Qu'en est-il de celui ou celle qui voudrait faire le grand saut en famille ?
Conseiller une ville plus qu'une autre est compliqué.
Sao Jose dos Campos est une grande ville de 600 000 habitants, qui compte pas moins de 5 000 expatriés, dont environ 160 ¹ó°ù²¹²Ôç²¹¾±²õ. Pourquoi tant d'expatriés à Sao Jose dos Campos ? C'est la ville de l'industrie aéronautique brésilienne, avec environ 45 000 personnes travaillant pour Embraer (3ème constructeur d'avion au monde).
Ensuite Sao José dos Campos est une ville où l'on travaille , et n'a pas une vocation touristique. La première plage en bordure de littoral est à 100 km (2-3h de route), donc l'intérêt pour Sao Jose dos Campos reste limité, celui-ci dépendant du pourquoi l'on vient au µþ°ùé²õ¾±±ô.
Si l'on veut créer son affaire, une ville de 600 000 habitants sera intéressante, car elle représente un potentiel de pouvoir d'achat de sa population équivalent à celle d'une ville de 60 000 habitants en France. S'installer dans une ville de 40 000 habitants équivaut à être dans un village de 3 000 habitants en France. Cela demande réflexion, surtout si l'on vise à bien vivre, car la concurrence est importante dans tous les secteurs d'activité.
Après, Sao Jose dos Campos présente l'avantage d'être à proximité d'un grand aéroport et aussi de l'ambassade de France, ceci pouvant paraitre secondaire, mais descendre de son avion, en ayant payé son billet 600 € en moyenne au lieu de 1 000 € et plus selon certaines destinations exotiques au µþ°ùé²õ¾±±ô depuis l'Europe (90 % des vols en provenance de l'étranger passent par Sao Paulo) et être à 45 minutes de chez soi, est appréciable.
Sur un aspect pratique, à Sao Jose dos Campos, l'on trouve de tout (gain de temps et d'argent) et à des prix très compétitifs grâce à la concurrence des hypermarchés, différent d'une petite ville où l'on dépendra du commerce de proximité.
Santé, éducation, emploi, transports… mais au µþ°ùé²õ¾±±ô et plus précisément dans une ville d'un peu plus de 600 000 habitants : quel est ton constat ?
Mon constat est sans appel. Vaut mieux résider au µþ°ùé²õ¾±±ô, dans une ville de 600 000 habitants que dans une petite de 20 - 50 000 habitants sur l'ensemble des points énoncés dans la question. Après, il y a « grande ville et grande ville », car à la différence de la France, où le terme de grande ville s'applique à partir de 150 - 200 000 habitants, au µþ°ùé²õ¾±±ô c'est à partir de 2 millions, soit presque autant que Paris.